4980. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 26 juin 1751.
Vos rapports des 8, 11 et 15 de ce mois me sont parvenus à la fois à mon retour ici de mon voyage de Clèves, et je ne saurais m'empêcher d'être du sentiment que, nonobstant cette sorte de bonace qui semble régner présentement dans les affaires du Nord, la Suède a grand besoin de se méfier beaucoup de la grande douceur dont le chancelier Bestushew s'est tout-à-coup revêtu à son égard. Du moins sera-t-il toujours bon et convenable que la Suède reste sur ses gardes, puisqu'on ne saurait donner croyance à l'affaire, avant que la Diète de Suède ne soit entièrement finie, étant douteux encore si la Russie ne tâche pas plutôt par ses manigances de tenter quelque chose de sinistre contre le ministère actuel de Suède pour le culbuter, afin de pouvoir ensuite sous un semblant d'amitié obtenir avec moins de peines ses vues sur la Suède; car je suis entièrement d'avis que des gens qui ont poussé si avant une affaire que l'a fait Bestushew en égard de la Suède, n'ont pas de coutume et ne sauraient être amenés aussi facilement à laisser tomber le tout à la fois.
Federic.
Nach dem Concept.