5097. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 22 septembre 1751.

Milord. Je ressens comme je le dois l'empressement que vous avez eu pour m'envoyer la lettre du Roi votre maître que votre courrier tout nouvellement arrivé vous a apportée pour moi.

Je vous saurai un gré infini de la communication que vous me ferez de ce que vos dépêches chiffrées vous auront marqué de plus intéressant; vous savez combien j'aime à vous rendre pareilles confidences.

Les expressions dont M. le marquis de Puyzieulx s'est servi dans sa lettre456-3 que je vous renvoie à la suite de celle-ci, au sujet du sieur<457> d'Ammon, m'ont paru un peu fortes, et j'ai eu lieu d'en être étonné. Je ne sais pas s'il y a des circonstances à son égard que j'ignore, mais je crois connaître plus longtemps ledit d'Ammon que M. de Puyzieulx ne le saurait faire, et jamais je n'ai eu des indices qu'il soit capable de commettre de pareilles indignités que celles dont apparemment ses ennemis ont voulu le charger, sans quoi je n'aurais nullement pensé de l'envoyer; car on est bien éloigné chez nous en Allemagne d'employer dans les affaires des gens sujets à commettre des infamies. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.



456-3 D. d. Versailles 8. September.