5123. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 9 octobre 1751.
La prudence que vous avez eue en ce que vous n'avez sonné mot à l'ambassadeur de France de ce qui vous était revenu d'une convention à signer entre les cours de Vienne et de Madrid,472-1 mérite toute mon approbation; il aurait été d'un très mauvais effet, si vous l'en aviez averti; il n'aurait pas manqué de le mander à sa cour, et je connais par l'expérience combien celle-ci est délicate sur de pareils réveils, elle qui n'aime pas d'être soupçonnée qu'elle ignore des points essentiels à ses intérêts. En attendant, vous ferez bien de continuer à vous instruire sur tout ce qui regarde la susdite convention, afin de pouvoir m'en donner des nouvelles.
J'ai été bien aise d'apprendre que votre ami en Hollande a voulu une bonne fois se déboutonner sur la somme qu'on pense à m'offrir pour la cession de mes domaines en Hollande, savoir le Westland, hooge et lage Swaluwe, inclusivement les deux maisons. Quoique je m'accommoderais sur l'article des arrérages, néanmoins la somme de 700,000 florins de Hollande qu'on [offre] n'est du tout de mon goût et nullement acceptable, vu sa grande disproportion à celle que j'ai raisonnablement demandée,472-2 de façon donc qu'il faut qu'on fasse des offres plus acceptables ou que les choses restent comme elles sont. J'espère que vous ferez entendre raison là-dessus à votre ami.
Federic.
Nach dem Concept.
472-1 Vergl. S. 444. 472.
472-2 Vergl. S. 276.