<14> Vous avez toute raison de soutenir qu'un tel article ne serait onéreux qu'à moi seul, qu'il ruinerait le peu de commerce que font mes sujets, et qu'il ne serait qu'illusoire et impossible à être jamais mis en exécution, vu que je n'ai point de vaisseaux à soutenir le prétendu engagement et pour faire la guerre aux Anglais le cas existant : enfin, qu'il n'est nullement de l'objet d'un traité de commerce, mais plutôt d'un traité d'alliance offensive.
C'est aussi pourquoi je veux que vous ne deviez nullement entrer sur une pareille proposition et m'engager à des choses aussi préjudiciables que celles-ci, qui d'ailleurs ne seraient qu'à pure perte; ce que vous tâcherez à faire voir clairement au sieur de Trudaine, pour qu'il n'insiste plus.
Federic.
Nach dem Concept.
5290. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Berlin, 22 janvier 1752.
Me remettant sur ce que je vous fais marquer par la dépêche que vous aurez ci-close du département des affaires étrangères, il ne me reste qu'à vous dire au sujet du post-scriptum que vous avez ajouté à votre dépêche du 12 du courant, qu'il me paraît être de la contradiction dans ce que vous y dites que c'était la trop grande dépense qui semblait être cause de la suspension du grand camp à former l'été qui vient en Bohême, avec ce que vous m'avez marqué à quelque autre occasion que la Reine-Impératrice trésorisait et mettait des sommes à part; de façon que j'ai lieu à croire que, si ce que vous marquez de la suspension dudit campement est juste, c'est manque d'argent qu'on le suspend, vu que sans cela on ne regarderait pas si près à une dépense de quarante ou cinquante mille écus pour former ce campement.
Au reste, j'accuse la lettre du 4 de ce mois que vous m'avez fait passer par l'exprès qui a été dépêché à Breslau par le sieur de Dewitz, et vous sais gré de la pièce que vous y avez jointe.
Federic.
P. S. en clair.
Il y a plus d'un an déjà qu'on a envoyé ici sous différents noms des États d'Italie et par des marchands de Bergame et de Milan une somme assez considérable de fausse monnaie, consistant en des gros fabriqués à Coire, mais contrefaits et de très mauvais aloi, pour les glisser ici imperceptiblement dans le public et les faire circuler avec d'autres pièces de monnaies étrangères dans mes États, au préjudice manifeste de mes sujets et de tout le commerce qui, ainsi que cela n'a pu manquer, y ont perdu considérablement. Enhardi comme on a été par ce premier succès, on a fait au mois de février et de mars de