<177>

5541. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 25 juillet 1752.

Votre rapport du 18 de ce mois m'est bien entré, et j'estime, pour ce qui regarde l'envoi fréquent des courriers entre Vienne et Copenhague dont vous y faites mention, que l'objet des dépêches dont ils sont porteurs, ne regarde que l'agrément de la cour impériale que le Danemark désire d'avoir sur le troc du Holstein stipulé dans le traité fait avec le roi de Suède;1 c'est en conséquence que vous ne devez point vous inquiéter là-dessus.

Cela ne doit cependant point diminuer votre attention pour veiller de bien près à toutes les démarches du baron de Bernstorff, puisque je conviens de la malignité de ses intentions et qu'il n'y aura pas de sa faute si la cour de Danemark ne renonce à toute liaison avec la France, pour se jeter à corps perdu dans le parti des cours de Londres et de Vienne.

Au reste, je vous sais tout le gré possible des informations que vous m'avez données par une dépêche séparée touchant l'état actuel des finances du Danemark.

Federic.

Nach dem Concept.


5542. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A COMPIËGNE.

Lord Marschall berichtet, Compiègne 13, Juli: „J'ai appris plusieurs particularités qui me paraissent trop importantes pour que je doive les laisser ignorer à Votre Majesté, et qui me viennent de si bon lieu que je ne saurais les révoquer en doute. La première est que le chevalier de Vergennes avait mandé à M. de Saint-Contest que la résolution qu on venait de prendre à Hanovre de brusquer l'élection à la pluralité des voix, avait été produite par la persuasion où on était que la faiblesse de ceux qui se trouvaient à la tête du gouvernement de France et l'état intérieur du royaume étaient tels qu'on s'y trouvait dans une impuissance absolue de pouvoir rien entreprendre … Cette dépêche a été lue dans le Conseil, et il serait à désirer qu'on put réveiller le Roi et ses ministres de la léthargie dans laquelle ils sont plongés … Aussi en ont-ils été vivement piqués. La seonde de ces particularités n'est pas moins importante ; elle est relative à l'on-

Potsdam, 25 juillet 1752.

Je vous sais bien du gré des particularités intéressantes que vous m'avez communiquées par votre dépêche immédiate du 13 de ce mois. Il n'y a rien de plus vrai, comme je sais de très bonne main encore, que le Conseil d'Hanovre ne s'est décidé pour faire l'élection par la majorité des voix que par le seul motif de la faiblesse où la France se trouve actuellement dans son gouvernement. A présent il serait bien désirable qu'un si bon avertissement que le sieur de Vergennes l'a donné au gouvernement, eût le succès de le réveiller et de le faire voir clair dans ses affaires pour le bien de ses propres intérêts.



1 Vergl. Bd. VII, 363.