5573. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 15 août 1752.
J'ai bien reçu votre rapport du 3 de ce mois, par lequel j'ai appris avec satisfaction que l'affaire de la négociation avec la cour de Cassel a pris un aussi bon pli à la cour de France, de manière que j'ai tout lieu d'en être content. Je m'attends que la cour de Cassel, à laquelle je ferai communiquer par mon ministre, le comte de Podewils, ce que M. de Contest a répondu sur ses propositions, deviendra raisonnable et reconnaîtra les dispositions favorables où le ministère de France se trouve actuellement par rapport à cette négociation; aussi ai-je instruit mon dit ministre de Podewils de commencer à offrir au Landgrave les conditions les moins chères que la France lui offre, et de ne rien toucher des autres, plus considérables, que dans le cas que le Landgrave ne voudra absolument pas se contenter des premières. Enfin, vous pouvez assurer à M. de Contest que je ménagerai autant les intérêts de la France et marchanderai tant avec le Landgrave là-dessus, comme s'il s'agissait des miens propres, en sorte que la France sera chargée le moins qu'il se pourra par les subsides à donner au Landgrave.
Quant à l'affaire de l'élection, il n'y a encore point d'accord entre la cour de Vienne et d'Hanovre, la première restant inflexible à ne vouloir pas se charger de satisfaire aux prétentions de l'Électeur palatin, ni de vouloir goûter les idées du roi d'Angleterre de brusquer l'élection moyennant la pluralité des voix, de sorte qu'on m'apprend que, si milord Hyndford n'est point du tout content de la cour de Vienne, celle-ci est également dégoûtée de lui et de ses remontrances sans cesse par où il la veut rectifier. Quant à nous autres, je crois que nos intérêts demandent que nous continuions de soutenir l'Électeur palatin sur ses prétentions à la charge de la cour de Vienne, mais que nous tachions en même temps de ne pas rendre l'accord tout-à-fait impraticable, en insistant sur toute la somme où l'Électeur a mis ses prétentions, et qui va, à ce que j'apprends, à vingt millions de florins, demande lui pourrait à la fin jeter la cour de Vienne au désespoir qu'elle se prêtât aux idées du roi d'Angleterre et qu'on brusquât en conséquence l'élection, sans se soucier plus des prétentions de l'Électeur palatin. A mon avis, je crois que, si l'Autriche lui rendait la seigneurie de Pleistein et qu'elle payât la somme de 500,000 écus à l'Électeur, à laquelle l'Angleterre joindrait encore la somme de 500,000 écus, et que l'on fît d'ailleurs la convenance à l'Électeur par des expectatives aux fiefs d'Ortenau, Gengenbach et d'autres lieux qu'il a désirés, l'accord serait assez raisonnable. Mais avec tout cela, il me paraît encore qu'il ne fallait pas se trop presser pour parvenir à cet accord, mais amuser le tapis par la négociation tant qu'on le trouvera convenable, pour ne Point donner le loisir aux cours de Vienne et d'Hanovre à former de nouveaux desseins, car je suis bien persuadé, moi, que, dès que l'affaire