<239> parlait d'assembler un grand Divan où soixante bachas seraient assemblés, et que lui, Penckler, n'était pas sans crainte que ce ne fût alors une époque fatale.

Voilà de quelle façon le baron de Bartenstein s'est expliqué à un de ses amis intimes, en ajoutant que sa cour n'en serait pas si fort inquiète, si l'on n'avait trouvé les grands trésors du Kislar-Aga, ce qui pourrait aisément mener à des suites fâcheuses, les affaires étant entre les mains d'un homme aussi dangereux et double que le Visir, dont on avait eu tout une autre idée.

L'on m'ajoute, au reste, que l'ambassadeur de Venise voyait le comte d'Ulfeld beaucoup plus qu'il n'avait jamais fait et même assez longtemps hors les jours ordinaires d'audience, et que le ministre de Russie, comte Keyserlingk, était régulièrement en conférence avec le susdit ministre.

Quoique je ne vous marque tout ceci que pour votre direction seule, mon intention est cependant que vous devez informer M. de Contest de tout ce détail.

Je viens de recevoir par le sieur d'Allichamp les deux livres qu'il m'a remis, avec le discours sur les dettes anglaises, que j'ai trouvé surtout bien intéressant et instructif pour moi et dont je vous [sais] un gré particulier de la communication que vous m'en avez faite.

Federic.

Nach dem Concept.


5630. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 14 octobre 1752.

Votre dépêche du 4 de ce mois m'est heureusement parvenue, lue j'ai trouvée intéressante en tout ce que vous m'y avez appris. Ma cunosité est de savoir si le changement que l'Impératrice-Reine a dessein de faire dans son conseil, parviendra à sa consistance, et si le vieux routier Bartenstein ne trouvera moyens pour le contrecarrer, afin de ne pas partager avec un homme aussi entier que le comte de Kaunitz le maniement des affaires publiques qu'il a su s'approprier seul par l'indolence du comte Ulfeld. Pour moi, j'ai lieu de croire que je ne perdrai ni ne gagnerai au change.

Je me suis douté que les nouvelles de Constantinople ne resteront telles que la cour de Vienne en a voulu en imposer au public, et vous sais un gré infini des soins et de l'application que vous avez eus pour vous en bien orienter. Je désire avec empressement que vous continuiez à faire de votre mieux pour en être bien instruit, afin de m'en donner des informations exactes et aussi justes qu'il y a moyen de les avoir. En attendant, je ne crois pas me tromper, lorsque j'attribue tout ce qu'on a dit de doucereux au sieur de Dewitz, quand après son