<249>quie; ce n'est pas qu'ils craignent une déclaration de guerre sur le champ, mais ce qui cause principalement leurs inquiétudes, est qu'ils regardent une révolution générale dans le gouvernement de Constantinople comme un évènement indubitable et qui pourrait arriver plus tôt qu'on ne le pense. On se méfie absolument du Grand-Visir, qui, malgré ses douceurs affectées et ses déclarations pacifiques aux ministres des puissances chrétiennes, doit, selon les dépêches du sieur Penckler du 16 de septembre, n'avoir d'autre but que de détrôner le Sultan. C'est le baron de Bartenstein qui s'en est ouvert ainsi à un de ses amis, ajoutant que le Sultan avait commis une faute, sans la nommer, dont il ne pourrait plus revenir; aussi craint-il que le Grand-Visir, qu'il ne traite que de double, violent, artificieux et entreprenant, ne fasse mauvais usage des trésors immenses que le Kislar-Aga et ses complices ont laissés. L'ambassadeur de Venise, qui d'ailleurs est très réservé sur tout ce qu'il reçoit de nouvelles de Turquie, n'a pas pu s'empêcher de dire l'autre jour à un des confidents que, quoique la tranquillité semblât d'une certaine façon être rétablie au dehors, cependant la situation des affaires restait fort critique à Constantinople et qu'on ne devrait point être surpris de voir d'un jour à l'autre dans ce pays une révolution générale. Vous communiquerez à M. de Saint-Contest toutes ces particularités, en le priant de vouloir bien vous en garder le secret.
Federic.
Nach dem Concept.
5645. AU CONSEILLER PRIVE DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 24 octobre 1752.
J'ai bien reçu votre dépêche du 14 de ce mois. Je crois l'état présent des affaires de Turquie actuellement tel que vous me le marquez, et tout ce que l'on vous a dit là-dessus et sur les grandes inquiétudes que la cour de Vienne et ses alliés en prennent, très bien fondé; aussi, ce qui me confirme à ce sujet, est une nouvelle que j'ai eue de Livonie que la cour de Russie faisait défiler sans bruit des troupes vers l'Ukraine. Continuez, je vous prie, de me marquer exactement ce qui reviendra de nouvelles sur cet objet, dont je vous saurai un gré particulier.
Federic.
Nach dem Concept.
5646. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.
Potsdam, 28 octobre 1752.
Ma très chère Sœur. Je reçois votre lettre avec la satisfaction qui me donne tout ce qui me vient de votre part.
Quant aux affaires dont vous me parlez, je vous dirai, ma chère sœur, avec la sincérité que je vous dois, que la Suède a plus besoin