<397> l'Angleterre pour cette guerre qu'elle méditait, mais que le roi d'Angleterre avait constamment refusé de s'en vouloir mêler et qu'il n'y avait nulle apparence qu'il s'y laisserait entraîner. Quoique je ne compte point sur ces bruits, par le peu de vraisemblance qu'il y a qu'ils accusent juste, j'apprends cependant de différents lieux qu'on doit travailler en Bohême et la Moravie avec plus de chaleur qu'à l'ordinaire à recruter les régiments, à remonter la cavalerie, à distribuer les canons de campagne aux régiments d'infanterie, et à faire par-ci par-là des magasins en Moravie qu'à la vérité l'on ne remplissait pas encore, mais au sujet desquels l'on avait fait les dispositions de les avoir remplis en très peu de temps. Je serais donc bien aise que vous vous informiez sous main ce que c'est ces prétendus arrangements en Bohême et en Moravie et que vous observiez d'ailleurs si la cour fait venir à présent plus de généraux à Vienne qu'à l'ordinaire, s'il y a des conférences avec ceux-ci, ou s'il s'y tient des conseils de guerre, afin que vous puissiez m'avertir de ce que vous aurez remarqué à ces sujets.
Au reste, je veux bien vous dire, quoique sous le sceau du dernier secret, que je sais de bonne main que la cour de Vienne a refusé au comte de Puebla la permission qu'il avait demandée pour aller à Carlsbad, en lui marquant que sa présence était absolument nécessaire à Berlin, pour y veiller si on y ferait des arrangements pour entreprendre sur la Saxe ou sur l'Hanovre, circonstance que le susdit comte a confiée lui-même à un des ministres ses amis.
Federic.
Nach dem Concept.
5852. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.
Potsdam, 14 avril 1753.
C'est en conséquence de la demande que vous m'avez faite par votre dépêche du 31 du mois passé dernier que je vous [remets] ci-clos un projet concis d'un traité de commerce à faire avec le Portugal,1 qui ne comprend que les articles les plus essentiels qui en feraient la base. Je fais ajouter dans le paquet ci-joint ces échantillons des étoffes et des draps d'uniformes et ordinaires que les fabriques de ce pays-ci pourront fournir en telle quantité qu'il en sera requise, avec leur prix et les autres éclaircissements que vous avez désirés, afin que vous fassiez de tout cela l'usage que vous trouverez convenable auprès du ministre de Portugal, le comte de Sylva.
Au reste, je vous fais adresser tout ceci par un exprès que le maître de poste à Emmerich fera partir par le chariot de poste ordinaire de Hollande, de sorte qu'il ne sera guère remarqué.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 388.