5853. AU CONSEILLER PRIVE DE LEGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Rohd berichtet, Stockholm 3. April: „Suivant le rapport du baron de Posse, le crédit du chancelier Bestushew ne doit pas être si près de sa chute.1 Mais le baron de Hœpken croit devoir faire moins de fond sur ses rapports que sur d'autres indices, plus sûrs, selon lui, et qui prognostiquent le contraire. Par exemple, il veut savoir par de bonnes nouvelles de Hollande que le ministre des États-Généraux2 doit y avoir mandé que le crédit du Chancelier était si bas maintenant qu'il ne s'agissait que de trouver un sujet propre à le remplacer. Outre cela, il croit que le rappel du baron Pretlack a été moins occasionné par la demande qu'il en avait faite lui-même, que par le mécontentement de la cour de Vienne de ce que, nonobstant le déclin de crédit, il a témoigné la même confiance au Chancelier et a agi comme si rien n'était, au lieu de se comporter avec plus d'adresse à l'égard de la faveur naissante du parti contraire.“ | Potsdam, 14 avril 1753. J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 3 de ce mois et vous sais un gré particulier des avis intéressants que vous m'avez marqués. J'ai tout lieu de douter cependant de celui que le baron de Hœpken vous a donné du crédit actuellement tout-à-fait bas du chancelier Bestushew à la cour de Russie, et, comme il est arrivé à présent à Moscou, où il a été attendu avec empressement, je ne me persuade pas que sa chute soit si prochaine. D'ailleurs on n'a pas accusé bien juste dans ce qu'on a marqué au baron de Hœpken au s'ujet de l'envoi du comte Esterhazy en Russie pour relever le général Pretlack, vu que je suis bien informé que le dernier a sollicité fortement son rappel, après avoir fait l'expérience que son crédit était fort tombé à la cour de Russie en comparaison de ce qu'il avait été à sa première mission.3 Quant à la confidence que la Reine vous a faite touchant la manigance secrète du parti antisénatorial et des suites préjudiciables qui sauraient résulter, si la France ne change de sa façon d'agir envers la cour,4 j'approuve fort que vous m'en ayez informé, et n'oublierai rien pour faire faire des représentations convenables à la cour de France afin qu'elle réfléchisse sur des circonstances qui méritent son attention et sur les procédés de son ministre en Suède, ce dont je vous marquerai à son temps le succès. Federic. |
Nach dem Concept.
5854. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 14 avril 1753.
J'ai bien reçu votre rapport du 2 de ce mois et suis bien aise que le ministre de Würtemberg, le sieur de Wernicke, vous ait confirmé ce que je vous avais marqué par mes dépêches antérieures5 touchant le
1 Vergl. S. 387.
2 Swart.
3 Vergl. S. 34.
4 Vergl. das Postscriptum der folgenden Nummer.
5 Vergl. S. 357. 378.