<448> Vienne ne s'occupe encore que de ses arrangements intérieurs et ne voudrait pas aisément s'en distraire pour entrer en guerre, à laquelle elle n'est pas encore tout-à-fait arrangée, ainsi que le roi d'Angleterre ne saurait pas entièrement espérer du côté de ces deux alliés.

Federic.

P. S.

Potsdam, 17 juin 1753.

C'est pour vous répondre encore sur votre dépêche du 1er de ce mois que je viens de recevoir, que je vous dirai que je ne suis nullement en appréhension des menaces que les ministres anglais font à l'occasion des différends en question; que, s'ils veulent commencer une guerre contre moi à raison d'un argent de 150,000 écus qu'ils refusent de payer à mes sujets, il sera clair et constaté devant tout le public que ce serait la guerre la plus injuste qu'il en fût jamais; que je me repose sur la droiture de ma cause; qu'à la vérité le roi d'Angleterre me pourrait faire beaucoup de mal, mais qu'à mon tour je pourrais lui rendre le pareil et lui en faire, aussi, beaucoup, par des moyens que peut-être il ignore et ne croit pas encore. Aussi, quand ces gens-là voudront pousser à l'extrémité l'affaire, je ne prétends de vous sinon que vous m'en avertissiez de bonne heure et à temps de pouvoir me régler là-dessus. En attendant, je vous défends absolument de parler de tout ce que dessus à qui que ce soit, et vous ordonne de vous tenir plutôt tout boutonné là-dessus, parcequ'il m'importe que ces gens ne pénètrent le dessous de mes cartes ni ne sachent ce que, le cas existant, je voudrais faire.

Nach dem Concept.


5924. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 17 juin 1753.

A mon retour du voyage que j'ai fait en Prusse, j'ai trouvé devant moi les rapports que vous m'avez faits depuis le 2 jusqu'au 10 de ce mois inclusivement. Mes lettres de Hollande [marquent] que le conseiller Ernesti y est arrivé et qu'il est occupé à faire un tour dans les villes pour tâcher de persuader les principaux intéressés dans la Steuer d'accepter le plan que la Saxe vient de proposer, mais qu'il y avait peu ou point d'apparence qu'il réussirait dans ses peines.

Pour ce qui regarde l'accession de la Saxe au traité de Pétersbourg, vous avez tout lieu de croire qu'elle me sera toujours fort indifférente; en attendant, je ne doute point que les deux cours impériales n'aient, quand elles voudront, cette accession sans peine et à très peu de frais. Au surplus, je suis bien [aise] de vous dire que, selon mes lettres de Vienne, le comte Keyserlingk a reçu des ordres de sa