5340. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 22 février 1752.
Je ne suis à la vérité point fâché qu'en conséquence de votre rapport du 8 de ce mois les mauvais propos que des membres du Parlement ont tenus au sujet de la France dans leurs débats, touchant le traité fait avec la Saxe,45-3 ont réveillé le marquis de Mirepoix et animé contre ces gens-là au point qu'il en a rendu compte à sa cour; mais comme ordinairement les cours étrangères ne relèvent pas ce qui s'est dit à leur sujet dans un Parlement anglais, je crois que la France aussi n'en éclatera pas là-dessus, et, quant à moi, je regarderai avec indifférence et mépris ce qu'on y a dit de choses fausses et controuvées à mon sujet, ce que je ne vous dis autrement que pour votre direction seule.
<46>Au surplus, vous conviendrez de tout ceci que, si même je me relâchais dans l'affaire touchant les pirateries que la marine anglaise a exercées contre mes sujets,46-1 je n'en serais mieux pour cela avec les gens susdits, qui ne laisseraient pas d'être animés contre moi et infatués de leurs faux soupçons à mon égard.
Federic.
Nach dem Concept.
45-3 Vergl. S. 41.
46-1 Vergl S. 29.