5353. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 28 février 1752.
Comme le sieur de Hutten que le margrave d'Ansbach m'a envoyé pour me faire les propositions dont vous êtes déjà informé en partie, m'a rendu ses lettres crédentiales, que je vous envoie à la suite de celle-ci, je l'ai adressé à vous afin qu'il s'explique avec vous sur les commissions dont le Margrave son maître l'a chargé; aussi écouterezvous ce qu'il vous proposera et entrerez avec lui en négociation.
Autant que j'ai pu pénétier de sa commission, elle roulera sur trois points, savoir :
Sur le renouvellement des anciens pactes de famille entre ma maison et ses branches dans la Franconie. A ce sujet je vous dirai pour votre direction que vous aurez à répondre audit sieur de Hutten que, si ce renouvellement saurait faire plaisir au Margrave, je m'y accommoderai bien, et encore sans rien prétendre en revanche du Margrave et sans le vouloir obliger à quelque redevance. Vous pourrez même vous concerter avec le sieur de Hutten sur le projet à faire dudit renouvellement.
Quant au second point, qui pourra regarder l'entrevue particulière et en lieu tiers que le Margrave me demande, vous insinuerez à son ministre que je [ne saurais] point me rendre à une assignation si obligeante, parceque je ne voyageais jamais en hiver, quoique je regrettasse de voir absolument reculé par là le plaisir de voir le Margrave.
Le troisième point de sa négociation sera apparemment une avance en argent, qu'on demandera sous prétexte des finances dérangées du Margrave, et pour lui rendre par là du poids à soutenir mes prétendus intérêts. Sur cet article vous n'entrerez point, sinon qu'en lui insinuant que, par une économie réglée, le Margrave serait bien à même de redresser ses finances peut-être un peu délabrées et d'être toujours en fonds. Enfin, vous esquiverez cette proposition adroitement, en faisant comprendre au sieur de Hutten qu'il ne gagnerait rien là-dessus.
Voilà tout ce que j'ai à vous dire sur cette négociation.
Federic.
Nach dem Concept.
<53>