5682. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Rond berichtet, Stockholm 14. November: „Le baron Hœpken est informé quil y a du mouvement à la Porte contre la Russie, occasionné par quelques petites brouilleries arrivées sur la frontière, du côté de la Podolie … N'ayant eu depuis longtemps l'occasion d'entretenir la keine en particulier, Sa Majesté nie fit entrer avant-hier dans son appartement et me communiqua ses alarmes touchant le bruit qui court d'une Diète extraordinaire et des pleins-pouvoirs qui se négocient à cet effet dans quelques provinces, le tout par les intrigues du parti sénatorial. J'avoue que je fus frappé d'abord de voir la Reine dans cette idée et je ne balançai point de l'assurer que tout ce bruit-là ne roulait que sur le compte de la cour uniquement, et qu'il n'y avait nulle apparence non plus que le Sénat voulût commettre son triomphe de la dernière Diète à l'incertitude des évènements d'une autre, convoquée extraordinairement … La Reine fut étonnée à son tour qu'on pût attribuer ce projet à la cour … J'en pris occasion d'avertir la Reine de se défier de ceux qui avaient voulu la persuader que ce plan venait du Sénat, et je la suppliai avec instance de vouloir approfondir ce mystère, qui indiquait un grand manège; qu il était important pour elle d'en voir le fond. Je n'allègue cette circonstance que pour preuve qu'il y a des gens qui sufflent au feu par de faux rapports, et cela de part et d'autre.“ | Potsdam, 24 novembre 1752. J'ai bien reçu votre dépêche du 14 de ce mois et vous sais gré des particularités que vous avez bien voulu me communiquer de ce que les dernières lettres de Constantinople ont marqué de nouvelles de ce pays-là; aussi prêterez-vous de l'attention sur celles qui en pourront encore arriver à M. de Hœpken et ne négligerez pas de m'en informer, dès que vous en aurez quelque chose qui me saurait être tant soit peu intéressante. Au surplus, j'applaudis parfaitement à la dextérité dont vous vous êtes servi en saisissant cette occasion favorable que la Reine, ma sœur, vous a fournie elle-même, pour lui faire ces sages insinuations dont vous me marquez le détail par votre rapport immédiat. Je crois que, s'il y avait moyen de faire les mêmes insinuations au parti du Sénat et d'avertir également les deux partis de ce qu'il y avait des gens qui, par des vues funestes au royaume, faisaient métier de nourrir la mésintelligence entre le Roi et le Sénat, en leur inspirant des soupçons mal fondés [à] l'un contre l'autre au moyen de rapports controuvés — que de pareilles insinuations et avertissements, dis-je, pourraient peut-être rapprocher les deux partis. Federic. |
Nach dem Concept.
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