5684. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 28 novembre 1752.
Votre rapport du 18 de ce mois m'a été rendu. Je serai bien aise que vous approfondissiez au possible ce que c'est que cet emprunt de quatre millions de florins que la cour où vous êtes voudrait négocier, sur le crédit de l'Empereur, des États de Brabant, et la destination qu'on voudrait faire de cet argent, vu qu'il me paraît que par les arrangements que l'Impératrice-Reine a faits dans ses finances, elle ne saurait être en défaut d'argent pour ses dépenses ordinaires.
Pour ce qui regarde les affaires de Turquie, je veux bien vous0 faire observer que les lettres de France continuent274-4 d'assurer que tout est tranquille à Constantinople et qu'il n'y avait aucune apparence pour<275> quelque révolution ou quelque changement dans le gouvernement qui y saurait arriver. Si ces avis-là sont exacts ou si la cour de France est mal instruite de ce qui se passe à Constantinople, ou si d'ailleurs la cour susdite pense d'avoir ses raisons pourquoi elle voudra cacher les vrais avis qui lui viennent de là, c'est ce que je ne saurais dire.
Quant à la coupe des bois que j'ai fait arrêter pour un certain temps dans mes domaines en Hollande, il faut bien que je sache bientôt où je suis par rapport à l'achat qu'on voudra faire de celles-ci et si l'on veut accepter précisément et sans aucune diminution ni autre condition l'ultimatum que je vous ai confié, car sans cela personne ne trouvera à redire que, sans me laisser amuser, je fasse continuer la coupe des bois, qui outre cela ne fait pas un grand objet et ne consiste que dans un abatis de quelques vieux arbres qui ne sauront plus être conservés, afin de tirer mes revenus de ces domaines tout comme auparavant.
Federic.
Nach dem Concept.
274-4 Vergl. S. 265.