5685. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 28 novembre 1752.

J'ai bien reçu votre dépêche du 16 de ce mois, tout comme celle du 18 m'est heureusement arrivée. Comme le mémoire que le roi de France a fait joindre à sa lettre, m'engage à des explications par rapport aux mesures à prendre relativement à la succession future au trône de Pologne, je répondrai moi-même et y joindrai également un mémoire à ce sujet, dont vous aurez alors copie. J'ai été d'ailleurs saisi d'étonnement en voyant les difficultés qu'il y a pour faire parvenir immédiatement une lettre au Roi, et comme je m'aperçois bien par tout ce que vous en marquez que c'est principalement la maîtresse qui fait à présent la pluie et le beau temps, je serai bien aise que vous m'informiez s'il n'y a pas moyen de la gagner pour moi, et quels seraient les moyens les plus efficaces pour y parvenir.

Quant à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, il me paraît qu'elle est à présent dans une situation telle qu'on la saurait souhaiter; les conférences qu'on a eues à Hanovre là-dessus, ont été sans succès; cependant, sans que la négociation soit entièrement rompue, elle traînera et servira en attendant d'amusement au roi d'Angleterre pour ne pas lui laisser le temps à songer de faire de plus grands maux et des choses plus pernicieuses.

Au reste, nous devons regarder comme un grand bonheur que la dernière Diète à Grodno a été rompue; il se manifeste de plus en plus que les partisans des deux cours impériales et de celle de Londres ont caché des desseins très dangereux, qui pour la plus grande part auraient succédé, si cette Diète avait eu sa consistance. Je vous renvoie à ce sujet aux particularités dont je vous fais informer par la dépêche du<276> département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci.

Federic.

Nach dem Concept.