5694. AU LORD MARECHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 8 décembre 1752.
J'ai bien reçu votre rapport du 27 passé. Si mes lettres de Vienne accusent juste, l'accommodement entre l'Impératrice-Reine et l'Électeur palatin saurait bien être sur le point d'être fait et conclu, à moins que celui-ci ne se ravise sur les représentations que la France et moi lui avons faites.280-4 Selon les susdites lettres, le premier plan d'accommodement280-5 n'a été nullement goûté de la cour de Vienne et l'ultimatum de cette cour sur le second plan280-6 par rapport aux propositions de l'Électeur palatin, a été envoyé le 27 dernier à Manheim par un courrier du baron de Beckers. On y a ajouté des modifications, on refuse constamment le fief d'Ortenau, on y veut suppléer par celui de Wildenau, qu'on prétend mettre au prix de 6,000 florins; on consent qu'il ne soit parie dans le traité à faire de ce qui avait été marqué dans le projet du<281> sieur Vorster281-1 pour la nouvelle capitulation, mais on veut que l'autre article subsiste; on déclare que la cour de Vienne ne veut plus se relâcher sur rien, et, en outre, on veut bien accorder un second mois pour apprendre la déclaration finale de la cour de Manheim, terme qui expirera à la fin de ce mois de décembre. Quant à nous, il ne nous reste que de voir de quelle manière la dernière cour envisagera ces propositions.
Pour ce qui regarde les affaires de Turquie, les dernières nouvelles que j'en ai eues, continuent à m'assurer que, quoique au dehors tout y paraissait assez tranquille, néanmoins l'intérieur du Sérail n'était point net et qu'on avait tout lieu de soupçonner qu'il y avait un feu caché sous les cendres qui n'éclaterait peut-être que vers le printemps. D'ailleurs je ne veux pas vous laisser ignorer ce que le ministre de Suède à ma cour vient de me confier par ordre du baron de Hœpken, président de la chancellerie de Suède, que, selon les dernières nouvelles de Turquie, on y regardait la guerre comme inévitable pour le printemps prochain, sans qu'on sache dire avec précision jusqu'ici sur quelle puissance tomberait l'orage. Au reste, je me réfère à la dépêche du département des affaires étrangères à la suite de celle-ci sur ce qui m'est revenu de la conduite singulière que le ministre danois à Vienne a fait remarquer de soi depuis quelque temps.281-2
Federic.
Nach dem Concept.
280-4 Vergl. S. 278 Anm. 2.
280-5 29. August. S. 212 Anm. 2.
280-6 28. October. S. 257 Anm. 2.
281-1 24. October. S. 257 Anm. 2.
281-2 Vergl. Nr. 5693.