5729. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Berlin, 9 janvier 1753.

J'ai reçu votre rapport du 30 du mois dernier. Vous pouvez aisément vous imaginer que je ne saurais qu'être extrêmement curieux d'avoir le plus souvent possible des nouvelles des affaires de Turquie; c'est donc pourquoi vous continuerez à mettre toute votre application pour m'en instruire avec exactitude. Comme on a conjecturé qu'il y aurait quelque révolution pour cet objet dans l'hiver présent ou vers le printemps prochain et que nous sommes déjà au milieu de l'hiver, il faut qu'il commence à s'en développer quelque chose, supposé qu'on voudrait faire quelque démarche d'éclat, et il faudrait qu'on s'aperçut de quelques préparations qui le devançaient. Les dernières nouvelles que j'ai eues de Suède à ce sujet, marquent qu'il régnait à Constantinople assez de repos dans le public et beaucoup de timidité dans le nouveau ministère;304-2 que le Sultan, devenu plus circonspect par l'expérience du passé, n'avait point encore fixé sa confiance sur aucun des nouveaux ministres, et que le Grand-Visir n'allait qu'en tâtonnant. Tout cela néanmoins n'empêchait pas qu'il n'y subsistait encore quelque<305> germe d'appréhension pour des troubles intérieurs, ce qui faisait que le ministère ottoman n'était ni tout-à-fait rassuré, ni bien affermi encore, mais quant aux apparences de quelque guerre par le dehors, elles étaient tout-à-fait tombées. C'est à vous de vous orienter sur ces nouvelles, pour juger comment les concilier avec celles qu'on vous a données. Au reste, il n'y a rien de plus faux que ce que les gazettes ont débité par rapport aux différends entre moi et la cour de Saxe.305-1

Federic.

Nach dem Concept.



304-2 Vergl. S. 196.

305-1 Der Inhalt der in Rede stehenden Zeitungsartikel geht aus den Berichten Klinggräffen's nicht hervor.