5819. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 20 mars 1753.

J'ai bien reçu votre rapport du 9 de ce mois. Quand je vous ai ordonné par ma dépêche précédente que vous deviez faire des insinuations convenables à M. de Saint-Contest relativement au bon pli que les affaires entre le Roi et entre le Sénat de Suède commencent à prendre, mon intention a été proprement que vous deviez insinuer à ce ministre que, vu la bonne disposition qui apparaissait à présent pour la conciliation, je priais M. de Saint-Contest de vouloir bien instruire M. d'Havrincourt de travailler de son mieux afin de disposer les sénateurs de Suède à se rapprocher du mieux au Roi et de contribuer à la conciliation du côté du Sénat, tout comme je travaillais de ma part auprès de ma sœur, la reine de Suède, de se porter également à cette réconciliation. Que je me flattais que, si M. d'Havrincourt travaillait de même auprès le Sénat, il en résulterait qu'il n'y aurait pas tant de bruit et de dissensions à la Diète future en Suède, et que, quand même l'on ne saurait rapprocher parfaitement les esprits, l'on empêcherait au moins qu'il n'y ait tant d'aigreur entre les deux partis.

Pour ce qui regarde la conduite mystérieuse que la cour de Copenhague a tenue jusqu'ici par rapport à ses armements, on a développé à la fin que tout n'y vise qu'à la construction d'un nouveau port que ladite cour fera construire vis-à-vis, à peu près, de Landskrona, pour se venger, à ce que l'on croit, des ouvrages que les Suédois ont construits à ce dernier lieu.

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Quant à ma façon de penser sur l'affaire de l'accommodement de l'Électeur palatin, je suis du sentiment que, quand il n'y aura nul moyen de retenir l'Électeur de cet accommodement, il ne resterait que de faire de bonne grâce une chose qu'on ne saurait plus arrêter et de la faire même alors de sorte qu'il paraisse au public que nous ne l'avions pas fait malgré nous que nous y étions condescendus, mais que c'était sur nos avis et conseils que l'Électeur s'était déterminé à cet accommodement.

Au reste, souvenez encore à M. de Saint-Contest qu'il serait nécessaire de tirer le plus tôt le mieux le prince Louis de Würtemberg375-1 du pays de Würtemberg, sans quoi je craignais qu'il ne joue quelque mauvais tour à la France, qu'on ne saura plus rectifier à la suite.

Federic.

Nach dem Concept.



375-1 Vergl. S. 370.