5888. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Neisse, 10 mai 1753.

J'ai bien reçu les rapports que vous m'avez faits du 24 et du 27 dernier, sur lesquels je veux bien vous dire pour votre direction seule que, si les instructions que le duc de Mirepoix a reçues jusqu'à présent de sa cour sur mes différends avec l'Angleterre, ne sont pas des plus étendues, c'est que la France voudrait voir préalablement la réplique à laquelle on travaille à Berlin425-2 pour réfuter les mémoires des commissaires anglais, pour s'en servir à aplanir d'autant mieux l'affaire, et qu'en attendant elle ne voudra donner que des réponses vagues et générales aux ministres anglais, pour entretenir la négociation sans commettre mes droits, supposé que les ministres anglais renouvellent leurs instances à ce sujet. Au reste, bien que je ne me soucie guère d'une satisfaction publique de ces gens par rapport à cette affaire, ce serait trop dur de prétendre de moi que je dusse faire le premier pas et commencer à lever l'arrêt sur la dette de Silésie, pour attendre alors de la discrétion du ministère anglais ce qu'il voudrait faire pour contenter mes sujets. Toutefois, pourvu qu'on satisfasse mes sujets lésés, je serai content et passerai aisément sur tout le reste.

Federic.

Nach dem Concept.



425-2 Vergl. S. 349.