5892. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
[Potsdam], 16 [mai 1753].
Je vous remercie, Milord, de tous les soins que vous vous donnez pour me dépêtrer de ce faquin de poète,426-2 qui est venu ici pour mes péchés; je suis fort content du ménagement que vous employez dans les termes, mais, en vous écrivant et vous parlant de ce malheureux, je ne puis me servir d'autres termes que de ceux de fripon et de malheureux, car il a fait ici toute sorte de tours de fripon, de trompeur et<427> de scélérat. J'ai à m'en plaindre directement, mais je lui pardonnerais volontiers ce qu'il m'a fait, si ce n'était le public et tout le monde qu'il trompe. Je n'aurais jamais cru qu'avec tout l'esprit qu'il a, il pût avoir l'âme aussi noire; si je vous écrivais la centième partie des scènes qu'il a faites ici, votre honnêteté en frémirait. Enfin, Milord, lavezmoi de la sottise que j'ai faite d'attirer cet homme ici, et tâchez de finir le tout avec la nièce, comme vous vous l'êtes proposé. Je suis votre parfait ami
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig. In Dorso von der Hand des Empfangers: „du Roy juin 16 1753 sur Voltaire“ , was indess in mai 16 zu corrigiren ist, da zum 16. Juni der unter Nr. 5919 abgedruckte eigenhändige Brief an den Lord Marschall von Schottland gehört.
426-2 Vergl. S. 395.