<36>L'artiste symbolise ainsi l'erreur et le vice fondamental que Frédéric II, vers la fin de sa dissertation sur l' „Etat présent du corps politique de l'Europe“ , reproche aux princes de son époque, et qui consiste à croire „que Dieu à fait exprès, par une attention toute particulière pour leur grandeur, leur félicité et leur orgueil, cette multitude d'hommes dont le salut leur est commis, et qui ne sont que les instruments et les ministres de leurs passions déréglées.“
LXIII.
Dans l'impossibilité de traduire matériellement l'objet et le sens d'une discussion dont Frédéric I rend compte sous forme de lettre, et qu'il suppose avoir eu lieu entre lui et un ami auquel il donne le nom de Philanthe, Menzel nous représente les deux interlocuteurs eux-mêmes. L'un d'eux, vu de profil et parfaitement reconnaissable, a les traits du roi. L'artiste nous les montre causant, à la promenade, par un après-midi où, suivant les propres expressions de Frédéric, „il faisait le plus beau temps du monde“ .
LXIV.
Le motif de ce dessin n'est pas emprunté au texte du panégyrique enthousiaste que Frédéric II a consacré à l'œuvre du „prince de la poésie française“ , mise par lui au-dessus des épopées d'Homère et de Virgile.
Menzel fait apparaître au jeune Arouet, prisonnier à la Bastille, l'esprit de Henri IV, qui lui ordonne de chanter sa gloire dans la langue de la poésie. Par une fine ironie, l'artiste a traité cette figure du héros de la Henriade dans le style théâtral et pompeux qui caractérise le poème de Voltaire, et sans lequel, du reste, toute son époque ne savait ni concevoir ni représenter les grandes figures historiques du passé.