LXXVII.
L' „Examen de l'Essai sur les Préjugés“ est la critique du factum publié à Londres en 1769, par la société du baron d'Holbach. Frédéric II y combat les principes, le fond et la forme de ce livre. Qu'est ce celui-ci prétend enseigner, en effet? Que tous les prêtres sont des monstres dignes d'être lapidés; que le roi de France est un tyran barbare, ses ministres des scélérats, ses courtisans de lâches fripons etc.?
La vignette montre l'écusson français fleurdelysé, enveloppé dans le man-teau royal, qu'une main d'homme maintient autour de lui. — Faible protection, il faut le reconnaître, contre l'incendie allumé par le philosophe encyclopédiste, et qui flamboie déjà dans les pages du livre combattu par Frédéric.
LXXVIII.
Frédéric II aperçoit clairement le germe de dissolution politique et sociale con-tenu dans les théories du livre du baron d'Holbach, le „Système de la Nature“ , dont la Révolution française ne devait pas tarder à tirer les conséquences. Il conclut par ces mots: „Il faut donc, lorsqu'on se croit assez lumineux pour pouvoir éclairer le public, se garder surtout de proposer des remèdes pires que les maux dont on se plaint.“
Dans la vignette, deux travailleurs nus, coiffés du bonnet phrygien, arrachent à coups de pic et de marteau les pierres d'assise d'un mur, qui s'élève au bord d'une falaise, et les jettent à la mer. Un vieux philosophe aveugle, assis sur un siège formé par une figure d'esclave courbé sur les pieds et les mains, a l'air de bénir ce travail néfaste, dont il ne comprend ni la nature, ni la portée.
LXXIX.
Dans ce discours, Frédéric II proteste contre les faux politiques qui, „reserrés dans leur petites idées, ont cru qu'il était plus facile de gouverner un peuple ignorant et stupide qu'une nation éclairée“ .