LXV.
Frédéric II termine par ces mots le dernier chapitre de son „Anti-Macchiavel“ : „La bonne opinion que j'ai des princes qui régnent à présent dans le monde me les fait juger dignes d'entendre la vérité. C'est aux Néron, aux Alexandre VI, aux César Borgia, aux Louis XI qu'on n'oserait la dire. Grâces au ciel, nous ne comptons point de tels hommes parmi les princes de l'Europe, et c'est faire leur plus bel éloge que de dire qu'on peut hardiment blâmer devant eux tous les vices qui dégradent la royauté et qui sont contraires aux sentiments d'humanité et de justice.“
Menzel a traduit dans son dessin symbolique ces sentiments du royal auteur: il le représente écrasant énergiquement du pied les têtes écumantes de deux serpents qui l'enlacent, emblème des vices qu'il combat chez les princes; leurs corps, qui se tordent, décrivent des replis dans lesquels on lit le „Caeterum censeo“ de Caton, qui voue ces monstres à l'extermination.