„<54>rendra tous les commandants inexcusables si, faute de se bien défendre, ils allèguent leur ignorance de la fortification. Le service dans la garnison les occupe au plus deux heures par jour; pour le reste, ils sont maîtres de leur temps, et, s'ils le perdent en fainéantise, je ne pense pas que, s'ils allèguent cette excuse, elle soit tenue pour valable nulle part.“
L'admirable dessin de Menzel montre des groupes d'officiers causant entre eux. Leurs mines et leurs attitudes trahissent, même chez ceux qui ne sont vus que de dos, l'embarras ou la confusion, l'abattement ou la contrariété. On voit qu'ils se sentent atteints par le blâme tombé d'en haut, pour n'avoir pas toujours observé les règles en question, dans la campagne où le commandant, qui porte son bras en écharpe, a reçu sa blessure. „La subordination“ , est-il dit au début de cette instruction, „doit commencer par le major et finir par le moindre tambour.“ Il en est de même aussi des réprimandes, qui, adressées au général, retombent avec une vivacité croissante de grade en grade jusqu'au simple soldat.
CLXXXX.
Dans les „Réflexions sur les mesures à prendre dans le cas d'une guerre nouvelle avec l'Autriche“ , Frédéric II prescrit à l'armée prussienne la conduite à tenir en supposant que les Autrichiens s'obstinent dans leur méthode d'une défensive rigide dans leurs positions imprenables de Moravie.
La vignette de Menzel symbolise d'une façon originale la tactique respec-tive des deux adversaires, par le combat d'un lion et d'un éléphant. Ce dernier ne peut mouvoir son énorme masse et n'ose se porter au combat avec sa force et son poids. Le lion, plus petit et incomparablement plus agile, tourne rapidement, mais à distance respectueuse, autour de son colossal adversaire, ne le laissant pas un instant en repos, et cherchant le moment de le surprendre par une attaque subite et dans une position défavorable.
CLXXXXI.
Le roi recommande à ses officiers, comme il avait fait en des termes beaucoup plus pressants dans diverses instructions antérieures, entre autres dans celle de 1738 „pour les généraux-majors d'infanterie“ , d'empêcher les soldats de boire