CXV.
Composée à Erfurt, le 23 Septembre 1757, l' „Epitre au Marquis d'Argens“ est restée célèbre; elle annonce à l'ami des beaux jours et des temps paisibles la résolution que le roi, accablé par le nombre de ses ennemis, a prise de mettre<24>de sa propre main un terme à ses jours et de ne pas survivre à la ruine de la Prusse. La composition allégorique de Menzel montre un conducteur de char, nu, debout, ayant les traits de Frédéric II; il tient les rênes tendues et fait des efforts désespérés pour retenir, sur la pente d'un précipice où tout l'attelage menace de se précipiter, les trois coursiers qui se cabrent en entraînant son char. Le sujet traduit la situation du roi dans cette terrible période de la guerre de Sept ans, et se rapporte spécialement à ce passage de l'épître:
Pour moi, que le torrent des grands événements
Entraîne en sa course orageuse,
Je suis l'impulsion fâcheuse
De ses rapides mouvements.