<152> maritimes était fermée pour lui. Le mauvais succès de cette campagne, et la crainte d'un avenir plus malheureux, firent connaître à l'Empereur que, sans force, l'arrogance est vaine, et qu'il y a une politique pour tous les temps, qui cale les voiles dans la tempête, et les déploie lorsque le vent est favorable. La hauteur autrichienne plia pour cette fois sous la nécessité.
Eugène et Villars se rendirent à Rastadt dans le marquisat de Bade; ils convinrent entre eux des préliminaires, ce qui achemina l'ouverture du congrès de Bade en Suisse, où la paix fut signée le 7 de septembre. L'Empereur céda Landau à la France; il reconnut Philippe V, et renonça à ses prétentions sur le royaume d'Espagne. Louis XIV restitua les conquêtes qu'il avait faites au delà du Rhin; il promit de raser les fortifications d'Huningue, et de ne point troubler l'Empereur dans la possession du royaume de Naples, du Milanais et du Mantouan; il reconnut le neuvième électorat; et l'on convint de régler, par un traité particulier, ce qui restait à discuter touchant la barrière de Flandre.
Dans ce temps mourut la reine d'Angleterre, après une maladie longue et cruelle. Quelques-uns de ses ministres avaient fait d'inutiles efforts pour appeler le Prétendant à sa succession. George de Hanovre, petit-fils de la princesse palatine, fille de Jacques Ier, fut proclamé roi d'Angleterre, et porté sur ce trône par les vœux de toute cette nation. C'est ce prince que nous avons vu gouverner l'Angleterre en respectant la liberté, se servant des subsides que lui accordait le parlement, pour le corrompre; roi sans faste, politique sans fausseté, et qui s'attira par sa conduite la confiance de toute l'Europe.
Après avoir parlé des affaires du Sud, il est temps de revenir au Nord, où la complication des événements embrouillait les choses plus que jamais. Charles XII, lassé de cette opiniâtreté sans exemple qui le retenait au lit à Démotica, toujours résolu d'exciter la Porte contre le Czar, tandis que ses ennemis, profitant de son absence,