<216> du militaire, et Bodt, qu'on accusa cependant d'être plus habile maçon que savant ingénieur.

Les guerres de Flandre, du Rhin et d'Italie avaient formé chez les Prussiens beaucoup d'officiers de réputation. Le margrave Charles, qui mourut en Italie, se couvrit de gloire à la bataille de Nerwinde. Le général Lottum fut très-estimé; il commanda des détachements de l'armée de Flandre, et fut enfin tué à la bataille de Malplaquet.a Dans cette même bataille, le comte de Finck donna des marques de sa capacité : il emporta le retranchement français, et s'y maintint quoique la cavalerie impériale en fût rechassée par trois fois. A la bataille d'Oudenarde, le général Natzmer, à la tête des grands mousquetaires,b perça trois lignes de la cavalerie française, et y fit des prodiges de valeur.

Au-dessus de tous ceux-là s'élevait le prince d'Anhalt; il avait par devers lui les actions les plus brillantes et la confiance générale des troupes : ce fut lui qui sauva l'armée de Styrum, à Höchstädt, par une belle retraite dont nous avons parlé en son lieu; ce fut lui qui contribua beaucoup au gain de la seconde bataille de Höchstädt, si funeste aux Français; et ce fut lui que le prince Eugène reconnut comme l'auteur principal de la victoire de Turin. Ce prince joignait beaucoup de prudence à une rare valeur; mais avec beaucoup de grandes qualités, il n'en avait guère de bonnes.

Telle était à peu près l'armée et les généraux qui la commandaient, lorsque Frédéric-Guillaume, second roi de Prusse, parvint au trône. Ce prince augmenta le prêt du soldat, qu'il mit à deux écus par mois, outre six gros pour les chemises, guêtres, souliers, etc.


a Philippe-Charles comte de Wylich et Lottum, promu au grade de feld-maréchal en 1713, ne mourut qu'en 1719 : c'est le général-major Daniel de Tettau qui fut tué à la bataille de Malplaquet.

b A la tête des gendarmes.