<31> plus proche parente qu'Anne de Brandebourg, qui était nièce du défunt. Il n'y avait que les pactes de famille et le contrat de mariage de Marie-Éléonore de contraires à ces raisons.
Les deux sœurs cadettes du duc Jean-Guillaume ne demandaient pas la succession entière; elles ne proposaient que le démembrement.
Ce qui rendait nul de toute nullité le droit de ces trois sœurs cadettes, c'est qu'elles avaient passé, dans leur contrat de mariage, une renonciation à tous leurs droits, tant qu'il y aurait des enfants de leur sœur aînée.
L'électeur Jean-Sigismond et le duc Wolfgang-Guillaume de Neubourg convinrent de se mettre en possession de la succession litigieuse, en se réservant cependant leurs droits respectifs. L'empereur Rodolphe, qui voulait s'emparer de cet héritage sous prétexte de le mettre en séquestre, facilita cet accord. L'archiduc Léopold se mit effectivement en devoir de s'en emparer; mais les princes protestants s'y opposèrent, et formèrent cette célèbre alliance qu'on nomma l'Union, et dans laquelle Jean-Sigismond entra des premiers.a Pour contre-balancer l'Union, les princes catholiques firent un traité semblable à Würzbourg, qu'on nomma la Ligue. L'Électeur était favorisé des Hollandais, qui craignaient le séquestre impérial; et le duc de Neubourg, par Henri IV, roi de France : mais lorsque ce prince se préparait à le secourir, il fut assassiné par Ravaillac.7
L'Électeur avait tenté un accommodement avec le duc de Neubourg : mais, à une entrevue qu'ils eurent, dans la chaleur de la dispute, Jean-Sigismond donna un soufflet à ce prince;b ce qui brouilla les choses de nouveau. On peut juger, par ce trait singulier, de la
7 Voyez les Mémoires de Sully [édit. d'Amsterdam, 1725, in-12, t. XI, p. 208, 209].
a L'Électeur n'entra pas dans l'union d'Auhausen, formée le 4 mai 1608, et contre-balancée par la ligue de Munich, formée le 10 juillet 1609; mais il assista à la diète de l'Union, tenue à Hall en Souabe, et y signa le recez, du 3 février 1610.
b La source, jusqu'ici inconnue, où ce fait a été puisé, est l'ouvrage publié, en 1633, par Henri II, duc de Rohan, et intitulé De L'Intérêt des Princes et États de la Chrétienté.