<38>posèrent les Espagnols, en 1630, à évacuer une partie de ces provinces. Les Hollandais mirent garnison dans les places de l'Électeur, et les Espagnols, dans celles du Duc; mais cet arrangement ne fut pas de durée.
En 1635, la guerre recommença dans ces provinces avec plus de violence qu'auparavant; et, pendant toute la régence de l'Électeur, les provinces de cette succession furent en proie aux Espagnols et aux Hollandais, qui s'emparaient des postes, surprenaient des villes, gagnaient des avantages les uns sur les autres, les reperdaient de même, et où cependant il ne se passa rien de considérable : les actions des officiers et le brigandage des soldats faisaient, dans ces temps-là, la partie principale de l'art militaire.
Quoique l'Empereur affectât une souveraineté indépendante, les princes de l'Empire ne laissaient pas que d'opposer à son despotisme une fermeté qui l'arrêtait quelquefois; ces princes formaient des ligues qui donnaient souvent l'alarme à Vienne.
Les électeurs de Brandebourg et de Saxe intercédèrent auprès de l'Empereur, pour leur collègue l'Électeur palatin, mis au ban de l'Empire; et ils reiùsèrent de reconnaître l'électeur Maximilien, duc de Bavière, que Ferdinand II avait élevé à cette dignité au préjudice de la maison palatine et contre les lois de l'Empire. Selon la bulle d'or, un empereur n'est point en droit de mettre au ban de l'Empire, ni de dégrader un électeur, sans le consentement unanime de toute la diète assemblée en corps.a Ces intercessions ne produisirent aucun effet; et l'Empereur, qui n'était occupé que de sa vengeance personnelle, se trouvant en force, ne fit aucun cas des libertés du corps germanique, ni des lois de l'équité.
a A la marge de ce passage, Voltaire écrivit ces mots : « Il me semble que cet article n'est point touché dans la bulle d'or; cela est très-important. » Mais le Roi ne tint pas compte de la remarque, bien qu'elle soit juste, et qu'il en ait accueilli d'autres du même genre qui lui ont été faites par Voltaire.