<50> les Impériaux s'étaient appropriées. Tilly, après avoir laissé six mille des siens sur la place, s'enfuit en Thuringe, où il rassembla les débris de sa défaite.
Nous ne suivrons point les Suédois dans le cours de leurs triomphes; il suffit de savoir que Gustave-Adolphe devint l'arbitre de l'Allemagne, et qu'il pénétra jusqu'au Danube, tandis que Baner, à la tête d'un autre corps suédois, chassait les Impériaux des évêchés de Magdebourg et de Halberstadt, et qu'il établissait dans ces pays une régence au nom de son maître. Il ne resta aux Impériaux que la ville de Magdebourg, où ils avaient une forte garnison.
Pendant que l'Allemagne était ravagée et pillée, Sigismond, roi de Pologne, mourut, et Ladislas fut élu à sa place.
Les Suédois, qui ne s'endormaient pas sur leurs lauriers, mirent le siége devant Magdebourg; et Pappenheim accourut du duché de Brunswic, où il était, pour la secourir. Baner leva le siége à son approche; en même temps, le duc de Lünebourg, qui était allié des Suédois, vint joindre Baner avec une belle armée. Pappenheim, se trouvant trop faible pour résister à tant de forces, évacua la ville de Magdebourg, et se retira dans les cercles de Westphalie et de Franconie, où la guerre le suivit. Les Suédois entrèrent à Magdebourg, et ils encouragèrent le peu qui restait de ses anciens habitants, à relever les murs de leur patrie.
L'Empereur, que l'infortune de ses armes rendait plus doux, se servit d'un langage plus insinuant, afin de détacher les électeurs de Saxe et de Brandebourg du parti des Suédois; mais ceux-ci avaient de fortes raisons pour en user autrement. L'électeur de Saxe se flattait qu'à la faveur de la supériorité qu'avaient les Suédois, il pourrait jouer un grand rôle dans l'Empire; et l'électeur de Brandebourg, qui craignait également les Impériaux et les Suédois, ne sachant à quoi se déterminer, crut prendre un parti avantageux à ses États, en s'attachant à la fortune de Gustave-Adolphe, qui paraissait alors si bien