<77> de la principauté de Halberstadt, et maintint ses droits contre les prétentions des ducs de Brunswic.
Après avoir rapporté les soins que l'Électeur prit pour l'intérieur du gouvernement, il sera nécessaire de marquer en peu de mots la part qu'il eut aux affaires générales de l'Europe : il envoya à l'Empereur, que les Turcs attaquaient en Hongrie, un secours de deux mille hommes, sous le commandement du duc de Holstein;a il assista de même Michel Korybut, roi de Pologne, dans la guerre qu'il avait à soutenir contre les Infidèles. Ce fut aussi par son entremise que les fils du duc de Lünebourg s'accordèrent touchant l'héritage paternel; et il ajusta avec le duc de Neubourg tous les différends qui restaient à accommoder touchant la succession de Clèves. Les Suédois firent avec lui une alliance défensive, et il conclut à la Haye une quadruple alliance avec le roi de Danemark, la république de Hollande et le duc de Brunswic, à laquelle l'Empereur accéda.
Ces alliances, dont l'objet était d'assurer la tranquillité de l'Allemagne, perdaient de leur force par leur nombre; elles dénotaient trop la supériorité de la France et la faiblesse de l'Empire, dont tant d'États réunis pouvaient à peine s'opposer à la puissance d'un seul monarque.
On vit bientôt combien ces précautions des princes de l'Empire étaient vaines. Louis XIV, qui commençait à régner par lui-même, brûlait d'impatience de signaler son règne par quelque action digne d'attacher sur lui les regards de l'Europe : il marcha à la tête de son armée pour attaquer la Flandre espagnole. Une dot, qui n'avait point été payée à Marie-Thérèse, fournit à la France le sujet d'un manifeste : quoique les raisons ne parussent pas aussi valables à Madrid qu'à Paris, Louis XIV crut procéder selon les règles en envahissant les Pays-Bas espagnols, alors défendus par peu de troupes.
La France, attentive à prévenir les ligues qui se formaient pour
a Auguste, duc de Holstein-Plön, alors général-major.