<VI> Pièces au troisième chapitre de sa Guerre de sept ans, afin de prouver que ses ennemis avaient été les véritables agresseurs; mais elles furent détournées, ainsi que les quatre précédentes, et insérées par un haut fonctionnaire dans son propre Recueil d'actes et écrits publics, et dans ses Dissertations académiques, au lieu d'obtenir la place qui leur appartenait dans les écrits historiques du monarque. D'autres manuscrits du plus grand intérêt furent soustraits par le nouveau ministre de l'Instruction publique; il se les appropria, et les garda sans en tirer d'utilité. Trente-six paquets de lettres adressées au Roi par ses amis et ses parents, furent déposés aux archives par la même personne pour y être conservés. Les libraires et les éditeurs donnèrent, comme à l'envi, beaucoup de manuscrits et de lettres à des amateurs d'autographes : c'est ainsi que la moitié de l'ouvrage contre Machiavel, écrit de la main du Roi, vint en la possession d'un particulier de Berlin, qui en connaissait d'ailleurs la valeur. Ces éditeurs, qui se montraient à la fois si généreux et si peu consciencieux, se contentèrent de reproduire la première édition, bien connue, de L'Antimachiavel, que Voltaire avait faite en Hollande, et qui avait été loin de satisfaire le Roi. Outre l'Examen du Système de la nature, des Remarques sur le Système de la nature furent annoncées au public : mais les libraires ne se crurent point obligés à accomplir leur promesse; ils ne donnèrent même pas d'explications précises sur ces deux ouvrages, qui n'étaient peut-être que des rédactions différentes d'un même travail. Ces Remarques sur le Système de la nature ont été perdues, et nous n'avons pu nous procurer aucun renseignement sur leur sort ni sur leur contenu.
Un pareil destin était réservé aux poésies disséminées dans les trois parties des Œuvres. Remonter à la première édition des Odes et Épîtres eût coûté trop de soins aux nouveaux éditeurs; aussi s'en tinrent-ils aux Poésies diverses, que Frédéric avait altérées par une nécessité momentanée. Cependant l'Ode X, Au comte de Brühl, leur