<VIII> pas néanmoins d'en publier quelques-unes, afin de couvrir par ce remplissage l'absence des poésies rejetées.
Parmi le grand nombre des Écrits sur l'art militaire, ils n'en conservèrent que deux, l'un intitulé Des marches d'armées et de ce qu'il faut observer à cet égard; l'autre, Instruction militaire du roi de Prusse pour ses généraux, traduction française d'une copie tronquée de la traduction officielle en langue allemande, et accompagnée assez naïvement des remarques polémiques et antiprussiennes du traducteur, officier saxon. Deux autres écrits, l'un Sur les talents militaires et sur le caractère de Charles XII, roi de Suède, et l'autre Sur la direction de l'Académie des Nobles, trompèrent les mêmes éditeurs par leurs titres, et obtinrent ainsi une place qui ne leur appartenait en aucune manière.
Les lettres du Roi n'étaient pas destinées à un meilleur sort que ses autres ouvrages, et elles furent traitées avec une légèreté également coupable. Rangées par séries, elles firent partie des Œuvres posthumes, tandis que les réponses à ces mêmes lettres parurent dans d'autres volumes. Diverses correspondances se trouvèrent complétées dans le Supplément; mais on eut à déplorer l'absence de toutes les lettres de Voltaire, parmi lesquelles plus de deux cents restées inconnues jusqu'aujourd'hui : elles avaient cependant été promises expressément, et déposées, avec quelques lettres de lord Marischal au Roi, entre les mains du libraire, afin qu'il en fît part au public dans un nouveau Supplément. Des lettres au comte Algarotti et au baron Grimm furent rangées à tort parmi les lettres à Voltaire et au marquis d'Argens. Au milieu des lettres écrites à Jordan, on trouve l'Élégie de la ville de Berlin, adressée au baron de Pöllnitz, ainsi que d'autres pièces qui auraient beaucoup mieux figuré parmi les Plaisanteries.
Toute sollicitude pour la commodité du lecteur et l'intelligence du texte fut négligée dans ce travail. Les éditeurs ne songèrent à donner ni l'indication des époques auxquelles ont été composés les