<172>Ah! quels engagements, ma sœur, pour l'avenir!
Si dans le second rang je vous vois si brillante,
Parvenue au premier, jugez de mon attente.
Tout prêt à prononcer, on tient les yeux ouverts,
Votre règne intéresse et nous et l'univers,
Il se propose à voir l'Europe réunie
Par les soins généreux de ce puissant génie,
Dont la sagesse égale, asservissant le sort,
Fera l'amour du monde et la gloire du Nord.
Vénus à vos appas aurait cédé la pomme,
Minerve à vos vertus connaîtrait un grand homme.
Vos tranquilles sujets sous votre règne heureux
Diront : « O Prussiens! ô peuple généreux!
C'est vous dont nous tenons cette nouvelle aurore,
Prémices des beaux jours qui la suivront encore;
Nous vous devons la paix, nos biens et nos honneurs. »
Ah! quel plaisir touchant! quels concerts enchanteurs!
Foyers de mes aïeux, ô ma chère patrie!
O quel plus bel éloge et plus digne d'envie!
En respectant vos dons, on chante vos bienfaits;
Nos voisins sont heureux, nos peuples satisfaits,
On ne les entend point murmurer et se plaindre,
Ils savent nous aimer, et ne sauraient nous craindre.
De notre probité ces peuples convaincus
S'empressent d'ennoblir leur sang par nos vertus :
Combien viennent ici nous demander des femmes!
Le tendre dieu d'hymen, en embrasant leurs âmes,
Pour les encourager leur présente à la fois
Cinq exemples fameux des filles de nos rois :
Celles dont s'applaudit l'heureuse Franconie,16
16 Mesdames les margraves de Baireuth et d'Ansbach.