<27>Par un dernier effort la raison fit paraître
Ces sublimes devins des mystères des dieux;
C'est par leurs soins que l'homme apprend à les connaître,
Ils éclairent la terre, ils lisent dans les cieux,
Les astres sont décrits dans leur oblique course,
Les torrents découverts dans leur subtile source,
Ils ont suivi les vents, ils ont pesé les airs,
Ils domptent la nature,
Ils fixent la figure
De ce vaste univers.
L'un, par un prisme adroit et d'une main savante,
Détache cet azur, cet or et ces rubis
Qu'assemble des rayons la gerbe étincelante
Dont Phébus de son trône éclaire le pourpris;
L'autre du corps humain que son art examine
Décompose avec soin la fragile machine
Et les ressorts cachés à l'œil d'un ignorant;
Et tel d'un bras magique
Vous touche et communique
L'électrique torrent.
Je vois ma déité, la sublime éloquence,
Des beaux jours des Romains nous ramener les temps,
Ressusciter la voix du stupide silence,
Des flammes du génie animer ses enfants;
Ici coulent des vers, là se dicte l'histoire,
Le bon goût reparaît, les filles de Mémoire
Dispensent de ces lieux leurs faveurs aux mortels,
N'écrivent dans leurs fastes,
De leurs mains toujours chastes,
Que des noms immortels.