<37>Secouant ses flambeaux, la Discorde infernale,
Répandant les venins de sa bouche fatale,
D'une nouvelle Amate empoisonna le cœur;
Elle trouble la terre,
Elle appelle la guerre,
Pour servir sa fureur.
Ah! quand reviendrez-vous, heureuses destinées
Qui sous le vieux Saturne ourdîtes les années
Et les jours fortunés de l'univers naissant?
Serait-ce que nos crimes
Nous rendent les victimes
D'un vengeur tout-puissant?
Et quoiqu'en aboyant l'indiscrète satire
Divulgue avec aigreur que l'univers empire,
Que nous serons suivis de plus méchants neveux,
Méprisons ces chimères :
Oui, nous valons nos pères;
Ils valaient leurs aïeux.
Mais quel dieu secourable a par sa voix puissante
Arrêté dans son cours l'audace violente
Dont étaient animés nos furieux rivaux?
Il prolonge la trêve,
Il émousse le glaive
Qu'aiguisait Atropos.
Tel que le dieu puissant qui domine sur l'onde
D'un coup de son trident frappa la mer profonde,
Dont l'amant d'Orithye excitait la fureur;
Les vagues s'apaisèrent,
En grondant respectèrent
Les lois d'un dieu vainqueur :