<20>Convaincre un fat est une œuvre impossible,
Un envieux a-t-il l'esprit flexible?
Sombre ennemi des hommes à talents,
Pour ses péchés qu'il reste incorrigible.
Qu'en enrageant de la gloire d'autrui,
Rempli de fiel et plus amer qu'absinthe.
Amant des morts, il s'en fasse un appui;
S'il nous hait tous, ma foi, tant pis pour lui.
Que son œil louche et sa paupière éteinte
Verse des pleurs en voyant la vertu
Qui l'écrasa sous ses pieds abattu;
Qu'en ses discours il nomme avec emphase
De vieux héros, ses chéris, ses élus,
Qu'il aime tant parce qu'ils ne sont plus;
Qu'il en décore à son gré chaque phrase.
Mais si ces morts le mettent en extase,
Ce n'est, Fouqué, qu'en haine des vivants :
Ah! s'ils pouvaient de leur sombre demeure,
Au gré du ciel, ressusciter sur l'heure,
On entendrait, dès les premiers moments,
Nos vils censeurs à langues de serpents
Exagérer leurs défauts et leurs vices,
Et leurs héros retourneraient là-bas
En maudissant de ces censeurs ingrats
Les trahisons et les noires malices.
Triste envieux, hurle, plein de fureur,
Contre ce siècle en grands hommes fertile;
Farouche aspic, vil calomniateur,
Va te bouffir de colère et de bile,
Contre nos jours exerce ta fureur,