<215>Jadis, prenant pitié de ma jeunesse,
Me dégageant de l'humaine faiblesse,
Sainte je fus chez mon défunt époux.
Assistez-moi; que dans ces jours prospères
Tous mes parents ressentent vos faveurs;
A tous ces saints ils font peu de prières,
Mais votre amour remplit seul tout leur cœur.
Les Prussiens composent ma famille,
Et leurs rois sont mes plus purs rejetons.
Ne souffrez pas qu'un vil saint les étrille,
Couvrez-les tous dessous vos ailerons;
A vous, seigneur, Hédewige se voue. »
En même temps elle vous l'amadoue;
Onc on ne vit, avec tant de splendeur,
Corps féminin si souple et si flatteur.
Le bon papa sent son âme attendrie :
« Vous le voulez, je dois vous exaucer;
Un léopard de la fière Hyrcanie
N'aurait le cœur d'oser vous refuser, »
Dit-il. De loin, bonne dame Marie,
S'impatientant, pleine de jalousie,
De ce discours eût voulu se mêler.
Chacun le voit; le Roi lui dit : « Ma mie,
Vous aimerais bien plus, si de l'envie,
Lorsqu'il me plaît à saintes de parler,
Vous ne sentiez si souvent la furie;
Il est besoin d'apprendre à vous calmer. »
Alors, parlant à sainte Geneviève,
Il dit : « Prenez mon redoutable glaive,
Dont autrefois, par mes décrets divins,