<233>Dans un endroit plus sombre et plus épais,
Un haut rocher tout couvert de cyprès
Forme en son sein une affreuse caverne;
Il semblait voir les portes de l'Averne.
C'était l'endroit où Franquin résidait,
Il avait là son horrible repaire.
De l'antre sort nombre des gens de guerre.
« Ah! vous voilà? bonjour. Qu'avez-vous fait?
A-t-on pillé? la prise est-elle bonne?
N'aurons-nous point notre part au butin? »
L'on s'embrassa, l'on conte, et l'on raisonne
Sur les hauts faits de l'illustre Franquin.
Apercevant Darget sans camisole,
Ils crient tous : « Viens cà, viens cà, le drôle!
Tu fus servi par des valets adroits.
Tu cacherais peut-être une pistole?
Donne toujours; sommes rusés matois. »
Le bon Darget garde un maintien modeste;
Ses pieds étaient meurtris et déchirés,
Ses membres tous presque défigurés.
Les yeux tournés vers la voûte céleste,
D'un suppliant il emprunte le geste.
Franquin leur dit : « Cet homme est mon captif;
Donnez-lui donc un bon confortatif;
Dans ma caverne à l'instant qu'on le soigne. »
Ces gens faisaient diligente besogne,
Car le Franquin était expéditif;
Deux grands pandours, avec un air paterne,
Mènent Darget au fond de la caverne.
Figurez-vous un antre obscur et sourd,