<237>Donner avis d'une belle capture.
Aux champs voisins, ces brigands avaient pris
Un grand troupeau d'agneaux et de brebis,
Poulets, cochons, cierges d'une chapelle,
Et du curé la gentille donzelle,
Et du bailli la fille encor pucelle,
Et maints ducats, dont ils ne dirent mot.
Sur l'intérêt, ce n'est chose nouvelle,
Même un pandour pour voler n'est pas sot.
Il faut d'abord qu'on règle les partages :
« Pour nous seront, amis, les pucelages;
A ces pandours, dit Franquin, nous laissons
Le brandevin, les vaches, les cochons. »
En mugissant, la grotte fait entendre
De leurs clameurs répétées dans l'antre
Les insensés et bourdonnants échos.
Ils crient tous : Renonçons au repos!
Lors les pandours quelques porcs gras tuèrent,
Et par morceaux égaux les partagèrent;
Cherchent du bois; des veines d'un caillou
Ils font sortir, le frappant sur un clou,
En pétillant, de vives étincelles;
Le soufre en feu allume les chandelles;
Le bois s'embrase, on rôtit les morceaux,
En les couvrant tous d'une double graisse;
Et puis, servant les éclanches, les dos,
Couchés sur l'herbe, ils mangent à leur aise.
Ainsi que dit le chantre d'Ilion,
Content chacun fut de sa portion.
Au dur Franquin on amena les belles,
Douces beautés, fringantes demoiselles,