<247>Dévots fripons que l'intérêt divise,
Bien résolu de n'y point m'embarquer,
Et me sentant du goût pour le grand monde,
Dans cette route errante et vagabonde
J'osai pour moi du bien pronostiquer.
Me voilà donc libre des hypocrites,
Et dans Paris, parmi les Sybarites.
On voit ce peuple aimable, doux, charmant,
Qui chante et rit, sans cesse se remue,
Car dans Paris chacun a la berlue.
Comme l'on voit les flots de l'Océan
Amoncelés, lorsque la mer reflue,
Ainsi paraît l'impétueux torrent
D'un peuple entier, d'une immense cohue,
Qui sans raison court, et remplit la rue.
Paris connaît plus d'une déité,
La principale est la galanterie;
A ses côtés placez la nouveauté :
Ce sont, seigneur, les dieux de ma patrie.
Et, si voulez, à la communauté
Joignez encor les fureurs de la mode ;
Lors connaîtrez et culte, et lois, et code.
Qui règlent tout dans leur société.
A ces lois-là toujours je fus fidèle,
Des papillons je devins le modèle,
Et je parvins, et par soins, et par art,
A copier les airs d'un petit-maître. »
Lors dit Franquin : « Cela peut fort bien être;
Mais conte-moi, disgracié bâtard,
Vécus-tu donc à Paris du hasard? »
- « Non, dit Darget; j'y fis des vaudevilles