<263>Tout radieux, le saint, fendant le mur,
Me dit : Mon fils, je lis dans le futur.
Oui, les destins qui sur tes jours veillèrent
Bien des revers encor te préparèrent,
Et des honneurs aussi te destinèrent.
Un jour, ton nom, dans un poëme obscur,
Sera chanté dans le goût marotique.
Méprise donc ce sénat fanatique;
De mon appui sois dès à présent sûr,
Si tu promets porter à mes chapelles
Aux Quatre-Temps des offrandes nouvelles.
Je promis tout; le marché s'accomplit.
Il n'est fripon, il n'est âme si noire,
Qui droit au ciel n'aille sans purgatoire,
Pourvu qu'un saint y trouve son profit. »
- « Ah! c'est bien fait; il faut que chacun vive,
Je veux qu'un saint reçoive un don gratuit;
La sainteté, sans profit, est chétive, »
Cria Franquin. Et Darget poursuivit :
« De tous mes fers le bon saint me défit,
Et le geôlier, dans cette alternative,
Profondément à l'instant s'endormit.
Le saint m'endosse un habit de jésuite;
Le verrou tourne, et la porte s'ouvrit :
Va, cours, dit-il, précipite ta fuite,
Par les cheveux saisis l'occasion.
Puis me donna sa bénédiction.
De me sauver, cher Franquin, j'eus grand' hâte;
Fou qui deux fois de ces chats-huants tâte.
Ainsi qu'un cerf que des chasseurs adroits
Ont entouré dans le fond des forêts,