<288>Ah! bien plus qu'eux votre cœur est barbare. »
- « Tais-toi, benêt, lui répondit Franquin;
De son argent j'avais alors besoin.
Il me servit à faire mon voyage,
Et j'arrivai trois jours après au camp,
Où, produisant mon rare personnage,
Je fus reçu de Thamas-Chouli-Kan.
Chez le Mogol il faisait lors la guerre,
Et j'eus l'honneur de le suivre aux combats;
Son camp semblait couvrir toute la terre,
On y comptait un million de soldats.
De Zoroastre on y suivait le culte,
Et j'embrassai sa foi sombre et occulte,
Car j'ai connu qu'un homme bien prudent,
Dans quelques lieux qu'il se fasse connaître,
Doit recevoir, sans en faire semblant,
Avec la foi, le culte de son maître.
Assez souvent cela m'est arrivé;
Toutes les fois je m'en suis bien trouvé.
Bientôt Thamas fait marcher son armée;
Vers le Mogol vola sa renommée,
Et de ses tours la craintive Delhi
Vit tous ses champs de nos Persans remplis.
De tous côtés nos soldats l'environnent;
Dès que Thamas eut donné le signal,
Nous combattons, et les assauts se donnent.
Les Persans font un effort général;
Les habitants, à nos efforts revêches,
Font de leur mur sur nous pleuvoir des flèches.
Nous méprisons et leurs traits, et le sort;