STANCES IRRÉGULIÈRES SUR LA TRANQUILLITÉ.
Non, ce n'est point au dieu qui répand les pavots,
Au dieu de qui la main pesante
Plonge tout l'univers dans un profond repos,
Que ma muse à peine naissante
Prétend consacrer ses travaux;
Je laisse aux muses indolentes,
Au haut du Parnasse expirantes,
Tout l'honneur d'invoquer ce léthargique dieu.
Qui veut monter sur le Parnasse
Doit choisir la première place :
Entre bon ou mauvais il n'est point de milieu.
Pour moi, je chanterai ce dieu rempli de charmes,
Ce père des plaisirs, l'ennemi des alarmes,
Qui préfère les oliviers
Aux rameaux précieux des palmes triomphantes,
Et qui refuse les lauriers
Lorsque leurs feuilles sont sanglantes.