<8>Que le Plutus de Saxe ruiné
Va dans huit jours vendre sa garde-robe :
Sur quoi chacun, en faisant l'étonné,
Sur monseigneur très-malignement daube;
De brocarder chacun se met en train,
Et l'on médit doucement du prochain.
Mais s'endormant par tant de balourdises,
De main en main se donnent des devises
Qu'en ricanant le beau sexe relit;
A ces soupers on ménage l'esprit,
Et l'on s'occupe en lisant les bêtises
Que le galant confiturier y fit.
On imagine une santé nouvelle,
A l'équivoque un chacun applaudit,
La pointe en est digne de Fontenelle;
On veut parler, et ce jargon forcé,
Ne tenant rien de la gaîté naïve,
Meurt en naissant dans la bouche craintive
Aussi souvent qu'un mot est prononcé.
On se regarde, on est embarrassé,
Et tous les mots expirent sur la langue.
L'hôte le voit, et, pour en bien user,
D'un conte plat il vient les amuser;
Mais il en est pour sa sotte harangue.
Par bienséance un moment on sourit,
On dit, bâillant, que l'on se divertit,
Mais en secret maudissant l'assemblée,
On voudrait fort, pour que l'ennui finît,
Que de sommeil elle fût accablée.
Cloris alors, sur un ton aigrelet,
D'un vaudeville entonne un vieux couplet,