<87>Et son calcul, qui soumet la nature,
A deviné le plan de son auteur.
« Dans les vieux temps, dit notre homme en furie,
On extirpait sorciers et diablerie;
Mais dans nos jours, siècle doux et poli,
Le zèle antique est par trop amolli. »
Calmez, calmez cette ardeur fanatique,
Lui dis-je alors; non, ce puissant appui
Du grand Newton, le sage Maupertuis
Ne s'est servi d'aucun secours magique;
Si son travail a perfectionné
Un art ingrat dont le calcul stérile
Est du succès rarement couronné.
Son but tendait à vous le rendre utile.
Voyez-vous bien ces grands châteaux flottants
Rapidement fendre le sein de l'onde,
Pour vous porter, des bouts d'un autre monde,
Tous les besoins du luxe de ces temps?
C'est le calcul, aidé de la boussole,
Qui leur soumet Neptune ainsi qu'Éole :
Gardez-vous donc, dans vos faux jugements,
De condamner l'élite des savants.
Un gros prélat à démarche tardive
Dans ce moment insolemment arrive;
Et la mollesse avec l'oisiveté
Semblaient avoir, avec leurs mains douillettes,
Pétri son teint, tout brillant de santé.
Ce confesseur de toutes les caillettes
Sur un sofa recueillit ses esprits,
Car ce saint homme, excédant sa portée,
Avait gravi sans aide la montée.