<III> t. III, p. 145, dans les Mémoires de Valori, t. I, p. 282, et dans la lettre de Frédéric à Voltaire, du 15 juillet 1749, imprimée ci-dessous, p. 158. Cet incident fait tout le nœud du poëme, où le marquis de Valori est représenté comme le palladium des Prussiens, que le prince Charles de Lorraine veut enlever.
Peu de temps après l'aventure qui fait le sujet de cet ouvrage, Claude-Etienne Darget fut nommé secrétaire des commandements du Roi; son brevet est du 18 janvier 1746. Il retourna dans son pays au mois de mars 1752, pour soigner sa santé altérée; enfin, il demanda son congé, qui lui fut accordé par le Roi le 26 juin 1753. Voyez t. X, p. 238.
Le Palladion fut écrit dans l'hiver de 1748 à 1749; ce temps fait partie des jours heureux et bien rares où le Roi put se consacrer entièrement aux muses et à l'étude. La pièce est datée « Ce 30 de janvier 1749, » et signée « Federic. » Dès le 13 février suivant, le Roi promettait à Voltaire de lui communiquer son ouvrage (voyez ci-dessous, p. 152), dans lequel, sans trop s'inquiéter de la loi de l'ordre, non plus que des dates, il paye un juste tribut d'éloges à son armée et à ses officiers. Il n'est pas sans intérêt de voir, dans l'Épître à mon Esprit (t. X, p. 249), la manière dont l'Auteur parle de cette singulière épopée, où, dit-il à son caustique interlocuteur,
... d'un style mordant blessant toute la terre,
Vous critiquez les deux au mépris du tonnerre,
Et sur Homère même aiguisant vos bons mots,
Vous attirez sur vous l'essaim de ses dévots.
Le Roi avait fait imprimer le Palladion dans le premier volume des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, mais il le tenait fort secret; quelque temps après, il le supprima entièrement. Ce poëme ne fut publié que dans les Œuvres posthumes de Frédéric le Grand, roi de Prusse. (A Bâle) 1788, t. IV, p. 1-184,