<V> de Berlin a fait, en 1834, l'acquisition d'un exemplaire complet des gravures du Palladion, fort rares aujourd'hui. Cet exemplaire faisait partie de la collection de M. de Nagler.
Après avoir donné les renseignements nécessaires sur le Palladion, nous devons ajouter que le marquis de Valori excita à tel point la curiosité de sa cour au sujet du poëme de Frédéric, que le marquis de Puysieulx eut ordre d'écrire la lettre suivante à l'ambassadeur français à Berlin, dans le but d'obtenir un exemplaire de cet ouvrage pour son souverain : « ... Le Roi (Louis XV) a toujours une extrême envie d'avoir le poëme dont vous nous parlez. Sa Majesté est supérieure aux impressions que pourrait faire tout ouvrage libre dans les matières les plus sérieuses. Elle le tiendra elle-même sous clef. Elle vous recommande de faire tous vos efforts pour l'obtenir. » Cette lettre est datée de Versailles, le 7 mars 1750 (Mémoires de Valori, t. II, p. 314). Mais Frédéric n'osa pas se dessaisir de son ouvrage, et il répondit au marquis de Valori, le 27 du même mois : « Monsieur, j'ai bien reçu votre lettre et la pièce qui y était jointe; vous connaissez tous les sentiments qui me lient au Roi votre maître, et avec combien d'empressement je saisis toujours les occasions de lui témoigner mon attention et la sincérité de mon amitié; vous savez aussi que j'aime véritablement à vous donner des marques de la bonne volonté particulière que j'ai pour vous. Mais je ne puis me prêter à envoyer la badinerie que vous me demandez, et pour laquelle vous avez fait naître une curiosité que l'ouvrage ne mérite pas, mais dont l'auteur sent cependant tout le prix. Cette folie, vous le savez, n'a été que l'emploi de mon loisir, l'amusement d'un carnaval, et une espèce de défi que je me suis fait à moi-même; et ce poëme, si c'en est un, se ressent de ma gaieté et du temps où je l'ai composé; j'ai voulu peindre des grotesques; un peu de complaisance, sans doute, vous fait croire que j'y ai réussi. Mais on juge injustement et malheureusement des auteurs par leurs ouvrages, et je craindrais que celui-là ne donnât trop mau- »