A VOLTAIRE, TOUJOURS SUR LA PAIX.
Peuple charmant, aimables fous
Qui parlez de la paix sans songer à la faire,
A la fin donc résolvez-vous :
Avec la Prusse et l'Angleterre
Voulez-vous la paix ou la guerre?
Si Neptune sur mer vous a porté des coups,
L'esprit plein de vengeance et le cœur en courroux,
Vous formez le projet de subjuguer la terre,
Votre bras s'arme du tonnerre.
Hélas! tout, je le vois, est à craindre pour nous :
Votre milice est invincible,
De vos héros fameux le dieu Mars est jaloux,
La fougue française est terrible,
Et je crois déjà voir, car la chose est plausible,
Vos ennemis vaincus tremblant à vos genoux.
Mais je crains beaucoup plus votre rare prudence,
Qui, par un fortuné destin,